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PORTRAIT

Quand le service militaire se fait humanitaire



"La Géorgie, c'est un peu la Sicile de l'ex-URSS". Quand on branche Frédéric Payen dit "Fred", sur la Géorgie, ce drôle de petit pays de cinq millions d'habitants, coincé entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la mer Noire, il peut parler pendant des heures. "Les habitants des montagnes ont d'incroyables coutumes. Ils sont très ouverts et aiment offrir l'hospitalité" raconte-t-il. A la sortie du DESS d'économie du développement à la Sorbonne, Fred ne peut plus reculer. Il doit faire son service national. Mais il n'a aucune envie d'être "de corvée de patates" dans une quelconque caserne. Il veut se rendre utile et voir d'autres pays que la France. "Globus" est fait pour lui. Cette organisation créée par Bernard Kouchner permet à des jeunes de faire leur service en coopération dans le cadre d'une association humanitaire. Fred s'est donc décidé à partir seize mois en Géorgie pour "Première Urgence", une petite organisation non gouvernementale créée en 1992 par trois amis pour aider l'ex-Yougoslavie. Il est payé 3.500 F par mois (par Globus). Depuis avril 1995, il est moniteur ou "field officer", basé à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Le projet de Première urgence en Géorgie est d'apporter une couverture alimentaire complémentaire et des produits hygiéniques pour les enfants et les malades. Dans ce pays ou l'électricité est rare, les orphelinats et les hôpitaux (comme la presque totalité de la population) manquent cruellement de nourriture correcte mais aussi de savon, de matelas, de draps, de poêles à charbon...

Un travail de terrain
"Je travaille avec sept autres personnes. Notre rôle est d'aller voir les directeurs des centres pour comprendre au mieux leurs besoins et suivre ce qu'ils font des produits" explique Fred "c'est vraiment un travail de terrain". Les produits donnés sont achetés à Amsterdam. L'objectif de Première Urgence est maintenant d'acheter sur place. Souvent, Fred part durant quelques jours pour procéder à des évaluations. "On prend un 4x4 parce que les routes sont mauvaises et souvent escarpées. On prend quelqu'un qui sait conduire en Géorgie parce qu'ils roulent comme des fous et on part. Les paysages sont magnifiques. Tout est encore vierge, rien n'est abîmé. Les collines sont couvertes de végétation et on passe parfois par des petits villages cachés dans les montagnes. C'est incroyable" décrit Fred. Depuis qu'il travaille en Géorgie, Fred est fasciné par ce pays. Il apprend la langue en écoutant parler les gens, s'est intéressé à l'histoire se tient au courant de l'actualité. "C'est un pays où tout est encore à découvrir". En août 96, Frédéric Payen aura terminé sa coopération. Mais il n'en a pas fini avec la Géorgie. "J'aimerais continuer à travailler avec Première Urgence" conclut-il. Pour l'instant, son objectif principal est beaucoup plus prosaïque : passer les fêtes en famille, avant bien sur de retourner à Tbilissi.

Elodie WEYMEELS




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